Le Collectif 7 Sauvons l'école pour tous vous invite au cinéma Le Royal de Rothau

 Festival VOIR ET AGIR proposé par SEPT et SEL de la Bruche au cinéma Le Royal à 20h00


Mardi 16 novembre: WALTER Retour en résistance . Un film de Gilles Perret
A travers l'histoire de Walter Bassan, ancien résistant, ancien déporté et sur fond de politique actuelle, deux questions se posent tout au long du film :

« Qu'avons-nous fait des idéaux du Conseil National de la Résistance? »
« Résister se conjugue-t-il au présent?»

Vendredi 19 novembre: Solutions locales pour un désordre global de Coline SERREAU

Dépassant la simple dénonciation d'un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans «Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.
Cette série d'entretiens d'une incroyable concordance prouve que d'autres réponses sont possibles pour faire face aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.



Deux films suscitant un débat de fond, ouvrant des pistes pour agir localement, en tant que citoyen.


Vous êtes invités au débat public qui suivra la projection du film. La discussion pourra se prolonger autour d'un verre offert par le collectif en fin de soirée.

Le film sera suivi d'un débat en présence des membres de différents SELS d'Alsace et de l'association Colibri. Nous clôturerons la soirée autour d'une collation offerte par le SEL de la Bruche.

Lettre ouverte au président de la République

Chronique d'abonnés du journal Le Monde

par Jacques HOCHMANN,
professeur émérite de psychiatrie à l'Université Claude Bernard (Lyon).
18.08.10



Monsieur le Président,

Comme vous je suis un fils d'immigré (polonais, en ce qui me concerne). Mon père est venu étudier en France, en 1925, il est retourné se marier au pays, en 1932. Je suis né en France, en 1934 et nous avons, mes parents et moi, été naturalisés français, en 1936, sous le Front Populaire.

Bien que mon père, ingénieur dans une usine métallurgique, ait participé à l'effort d'armement de la France et ait toujours été respectueux de la loi, nous avons, en 1942, en tant que juifs, été déclarés déchus de la nationalité française par le Gouvernement de Vichy, et, de ce fait, mis en danger immédiat d'être arrêtés et déportés. Nous n'avons dû la vie, comme beaucoup d'autres juifs résidant en France, qu'au dévouement et parfois à l'héroïsme de ceux qui, alors, nous ont cachés et aidés, en nous procurant de faux papiers et en nous hébergeant.

Vous êtes né après cette sombre époque. Vous n'avez pas connu, dans la presse et à la radio, le déchaînement de la haine xénophobe. C'est la seule excuse que je peux trouver à ce que j'oserais appeler votre irresponsabilité, si je n'étais tenu au respect par la haute fonction que vous incarnez.

Vous n'êtes pas seulement, en effet, le chef d'une majorité qui conduit une politique choisie par les électeurs. Vous occupez une place symbolique, que reconnait la loi, en vous déclarant au dessus d'elle pendant la durée de votre mandat. En se dotant d'un Président de la République, en décidant, il y a presque un demi-siècle, de l'élire au suffrage universel, pour renforcer son image et son pouvoir, le Peuple souverain s'est cherché à la fois un guide à moyen terme et un arbitre transcendant les passions populaires.

Celles-ci sont promptes à s'échauffer, en particulier dans les périodes de crise économique, comme celle que nous traversons. La passion conduit à l'abolition de la réflexion, au passage à l'acte, à la décharge immédiate des désirs les plus primitifs. Quoi de plus passionnel, de plus irréfléchi et de plus primitif que la haine ou la peur de l'étranger. Surtout, s'il vit parmi nous, s'il s'infiltre à travers des frontières, érigées pour nous protéger, s'il viole ainsi continuellement le sentiment du chez-soi, l'étranger, quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, est, en lui-même, une source potentielle d'insécurité. Il engendre inévitablement, dans les sociétés humaines archaïques comme dans les sociétés animales, la violence.

Dans les moments difficiles, il devient le bouc émissaire. Le Juif, le Romanichel et aujourd'hui le Noir ou le Beur, quelle que soit sa nationalité formelle, incarne ainsi, en lui-même, le danger voire le mal, indépendamment de son comportement objectif.

Il suffit de lire actuellement les commentaires des internautes et de suivre les sondages d'opinion pour s'assurer du large écho positif rencontré par vos propositions de Grenoble et par leurs applications immédiates. Vous surfez sur une vague porteuse. Mais c'est justement ce qui m'inquiète. L'histoire n'est pas avare d'exemples qui montrent jusqu'où peut conduire le débordement passionnel et avec quelle facilté peut craquer l'enveloppe de civilisation qui tente de les contenir, en s'appuyant sur les valeurs de solidarité, de tolérance et d'hospitalité qui font partie aussi de l'héritage humain.

Par delà votre personne, vous êtes le représentant de ces valeurs, vous avez pour mission, et vous l'avez rappelé dans un de vos anciens discours, en citant Edgar Morin, de faire œuvre de civilisation. Un Président de la République doit renforcer le sentiment de sécurité en faisant un travail de pédagogue (ce qu'avait fait votre prédécesseur François Mitterand, en demandant au Parlement d'abolir la peine de mort, contre le sentiment prévalent dans la majorité de la population).

Les réponses au jour le jour que vous donnez, avec la fougue qui vous caractérise, aux problèmes actuels d'insécurité sociale, économique et d'ordre public, n'ont rien de rassurant. Vous avez déclenché, justifié par avance, des réflexes sociaux que vous risquez de ne plus maîtriser. Le Front national se réjouit de voir valider, au plus haut niveau de l'État, certaines de ses propositions.

Comble d'ironie, c'est d'un pays sans grande tradition démocratique, la Roumanie, où, comme d'ailleurs en Hongrie et en Bulgarie les Roms n'ont jamais joui d'un statut enviable, que vous viennent aujourd'hui les accusations de populisme et l'appel à une réflexion plus calme et plus inscrite dans la durée.

Veuillez agréer, monsieur, le Président, l'expression de la haute considération dans laquelle je tiens votre fonction

Elèves perdus, élèves punis :
le ministre de l'Education nationale rouvre des colonies pénitentiaires

Sans aucune concertation, par une simple circulaire parue au Bulletin Officiel (29/06/2010), le ministre de l’Education nationale décide l’ouverture d’un nouveau type d’établissements qui devraient voir le jour durant l’année 2010-2011. Ces établissements dits de « réinsertion scolaire » (ou ERS, c’est leur dénomination officielle) s’appuient en réalité sur des principes qui n’ont plus rien à voir avec l’école ou la scolarité.
Il s’agit de recevoir dans le cadre d’un internat des élèves qualifiés de « particulièrement perturbateurs » mais dont il est bien précisé qu’ils ne relèvent pas « d’un placement dans le cadre pénal ». Cependant, s’ils ne sont pas délinquants, ils sont traités comme tels, comme le montrent en particulier les modalités d’inscription qui vont jusqu’é déposséder les parents de leurs droits éducatifs les plus élémentaires : quoique l’accord de la famille soit sollicité, il n’est plus obligatoire, en cas de refus, « une saisine du procureur peut être engagée par l’inspecteur d’académie (…), afin que puisse être étudiée l’opportunité de prononcer un placement. », un placement dont il est par ailleurs précisé qu’il « durera aussi longtemps que nécessaire ».

Autrement dit, il ne s’agit donc pas d’inscription dans un établissement scolaire mais d’enfermement privatif de liberté, sur simple décision administrative, pour des élèves âgés de 13 à 16 ans qui ne sont pas délinquants. Un arbitraire proprement ahurissant qui ne se donne même pas la peine de respecter les règles du droit.

L’encadrement devrait être assuré par des enseignants « sur la base du volontariat », qui n’auront de fait reçu aucune formation particulière mais aussi avec des « partenaires locaux », parmi lesquels … le ministère de la Défense, dont on se demande bien quelles peuvent être les compétences éducatives.

L’emploi du temps regroupe les activités purement scolaires sur la seule matinée, le reste étant consacré à diverses occupations, qualifiées d’ « ateliers citoyens », menées en collaboration avec des partenaires choisis notamment dans les ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur. Avec ce que le directeur général de l’enseignement scolaire, auteur de la circulaire, appelle sans rire « une organisation du temps innovante », on ne voit pas comment des élèves déjà en difficulté pourraient suivre une scolarité digne de ce nom et réintégrer le cursus scolaire normal. Ce n’est d’ailleurs pas l’objectif : il est bien précisé que le DNB (diplôme national du brevet) ou les ASSR (attestation scolaire de sécurité routière), exigibles de tout collégien, ne devront ici faire l’objet de certification que « chaque fois que cela est possible ». C’est donc bien d’une mise à l’écart définitive qu’il s’agit, prélude à une « orientation » expéditive vers le monde du travail : si le statut scolaire est envisagé pour respecter les formes, il est bien précisé que les plus âgés n’auront guère le choix qu’entre le lycée professionnel et l’apprentissage.

Avec cette circulaire, on se trouve en face de quelque chose qui ne respecte aucune des règles traditionnellement en vigueur en matière éducative : des élèves, souvent très jeunes (13 ans…), qui n’ont commis aucun délit, se voient ainsi enfermés d’autorité, pour un temps indéfini, dans quelque chose qui ressemble plus à la prison ou à la caserne qu’à un établissement scolaire. Une initiative pas entièrement nouvelle, qui remet au goût du jour les sinistres colonies pénitentiaires – Mettray, Aniane, Belle-Ile-en Mer – de la fin du 19e siècle, où des générations de pauvres gosses, issus de milieux défavorisés, passaient leur jeunesse avant d’être remis entre les mains du patronat, soumis aux caprices d’un encadrement brutal et incompétent.

L’ouverture de ces établissements est à mettre en regard de la politique éducative menée par le gouvernement : augmentation des effectifs, fermeture des petits établissements, suppression des enseignants spécialisés, remise en cause de l’éducation prioritaire, disparition de la formation des enseignants, économies budgétaires en tout genre ciblées sur les mouvements pédagogiques, les psychologues scolaires, la santé scolaire. Autrement dit, une politique qui touche les élèves les plus en difficulté et favorise l’échec scolaire, que l’on prétend en retour combattre par des mesures aussi brutales qu’inefficaces.

Une vingtaine de ces établissements regroupant chacun 15 à 30 élèves seraient prévus : ainsi, parce qu’on aura enfermé quelque 3 à 400 élèves, c’en sera fini des élèves qui perturbent à eux seuls le bon fonctionnement du système éducatif. Cette initiative, annoncée sans aucune concertation, élaborée dans le secret du cabinet par le porte-parole du gouvernement et accessoirement ministre de l’Education nationale, est évidemment hautement politique. Elle est le fruit du caprice d’un président de la république et d’une partie de la classe politique qui, avec ténacité, depuis des années, considèrent les difficultés scolaires comme une marque de délinquance. La création de ces écoles-prisons doit être replacée dans un contexte qui fait de l’éducation l’otage, le jouet de considérations purement électoralistes et de la nécessité de prendre des voix à l’extrême-droite : pendant deux ans encore, l’Ecole doit s’attendre à voir d’autres initiatives du même acabit, qui l’éloignent toujours plus des obligations et des principes du service public d’éducation.

http://journaldecole.canalblog.com/archives/2010/07/16/18596282.html

http://www.education.gouv.fr/cid52474/mene1015823c.html

Le projet de loi réformant les soins en psychiatrie :
une insulte à la culture

Le projet de loi réformant les soins en psychiatrie : une insulte à la culture




Il faut être bête comme l’homme l’est si souvent pour dire des choses aussi bêtes que bête comme ses pieds, gai comme un pinson……
Le pinson n’est pas gai, il est juste gai quand il est gai, triste quand il est triste ou ni triste ni gai
J.Prévert

Lorsque s’imposera le bilan de l’action présidentielle de Nicolas Sarkozy, on ne manquera pas de constater la déflagration qu’il aura initiée entre l’Etat et les avancées civilisatrices, les acquis culturels de notre pays. Et l’on pourra dresser un sinistre catalogue : discours à l’université de Dakar sur l’homme Africain « pas assez entré dans l’histoire », loi organisant les soins psychiatriques sous contraintes en ambulatoire, centres de rétentions administratives à perpétuité, démantèlement de « camps » de Roms, de gens du voyage, création d’une inégalité des citoyens devant la loi, plaisanteries de mauvais goût devant les tombes des résistants des Glières, réponses insultantes à des citoyens en colère, mépris pour les lecteurs de la Princesse de Clèves, et bien sûr j’en passe.
Promotion de la barbarie, insulte à la culture caractérisent cette politique.

Le discours présidentiel et la politique du gouvernement sont constamment marqués de la l’imperium de la culture du résultat ; l’action, fût-elle agitation volontariste, trouve seule grâce à leurs yeux. Or dans le champ du soin à la personne psychiquement en souffrance, cette orientation est catastrophique. Elle rejette les apports d’une clinique de la psychopathologie patiemment élaborés en particulier par les écoles françaises et allemandes, enrichie par la philosophie phénoménologique et par le génie freudien, approches qui nécessitaient d’écouter les patients cas par cas et une formation continue sérieuse de la part des praticiens de toutes catégories. Elle y projette au contraire une protocolisation des pratiques et une évaluation détachée de tout contexte clinique, fondée sur des définitions de traits pathologiques sans commune structure mais dont l’addition se prête à des statistiques abusivement transposées ici. Cette agitation pseudo scientifique accompagne de fait un virement volontaire, violemment scandé, s’insufflant obsessionnellement dans les media, de l’interprétation de la psychopathologie comme souffrance individuelle vers l’affirmation de la dangerosité du patient pour autrui.

On pourrait croire en effet sans rapport les errements du président et de son gouvernement avec l’observation de ce qui se passe en psychiatrie aujourd’hui ; pourtant, la préférence allant aux faux semblants, l’on y retrouve la haine de l’histoire et de la patience, de l’exigence intellectuelle, on y retrouve la lâche flatterie populiste de la passion de l’ignorance pour faire gober la promotion des entreprises de fabrications de coupables , on y retrouve une fermeture bornée aux hasards et à la singularité des rencontres qui fondent toute possibilité de création civilisatrice.
Quand Picasso peignit son « Nain » d’après celui de Vélasquez dans « les Ménines » il était à l’apogée de son travail et en particulier du désapprentissage du savoir académique : lui-même affirmait : « à huit ans j’étais Raphaël, il m’a fallu toute une vie pour peindre comme un enfant ».
Dans nos professions nous savons bien quelles difficultés il nous faut affronter, traverser, pour savoir ne pas savoir et nous laisser enseigner (sinon soigner) par l’aventure de la rencontre avec des patients. Le caractère parfois inouï de leur souffrance pourrait nous tenter de recourir à la maîtrise, au contrôle, à la tentative de modifier par la manipulation des comportements qui nous dérangent trop ; répondant par la violence à la peur qui parfois les envahit nous pourrions alors renoncer à ce que Tony Lainé appelait « sa profonde solidarité avec la folie qu’il y a dans l’autre » niant nos propres failles, nous nous retrouverions du côté de la barbarie dont l’histoire de la psychiatrie a souvent montré trop de preuves.
Praticiens de ce champ particulièrement sensible à ce qu’être humain peut signifier, notre travail quotidien est de nous réunir grâce à une orientation qui limite ces tendances barbares, dites inhumaines ; sans les nier, de veiller à opposer à la mise au ban de tel ou tel malade, à la répression de tel ou tel comportement par l’abrutissement médicamenteux ou l’enfermement , l’offre d’un accueil pour l’histoire de chacun avec sa temporalité pour entrer en confiance, avec la singularité des médiations que chacun reconnaît ou invente.

Mais, nous voilà convoqués aujourd’hui là où la barbarie de la société de contrôle (au sens de Deleuze reprenant le syntagme de William Burroughs), tente de nous mener.
Malgré la contestation radicale des psychiatres désaliénistes contre les lieux d’enfermement comme réponse à la question de la folie, malgré la leçon incontournable de Foucault, nous sommes conviés à participer activement à la recherche d’une maîtrise du symptôme par le contrôle des conditions de son émergence au domicile même du patient.
Le projet de loi relative aux droits et à la protection (sic) des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge- qu’en terme galant ces choses là sont mises- organise la continuité de la contrainte au prétexte de la continuité des soins ; dévoiement de sens qui s’inscrit dans la cohorte des insultes à la culture, à l’apaisement du lien social qu’elle promeut , nouvel avatar qui vient stigmatiser une population et confirmer la défiance à l’encontre de ceux qui n’adhéreraient pas au projet médical les concernant ( non compliants faut-il dire !) mais aussi à l’égard de l’étranger, du paresseux, du lettré, du sans papier, de l’analyste et de son patient, du voisin, de l’artiste, de l’homme de passage, sans oublier le raton laveur, car ne sont ils pas des dangers potentiels pour le sommeil des bien pensants ? La promotion de la confusion entre Droits de l’homme et du citoyen et la mesquine petite somme des droits individuels permet d’agiter le chiffon d’une prétendue aspiration populaire à la sécurité plutôt que de se pencher sur les conditions de vie commune d’un peuple. Population facilement exclue à cause du mal-être qu’ils évoquent et que l’on préférerait ne pas voir, les patients comptent parmi les proies que s’autorise la puissance publique dans son entreprise nuisible de chasse aux boucs émissaires.

Le projet de loi réformant l’obligation de soin pour les patients constitue donc un paradigme mortifère de cette tentative de destruction des solidarités garantes de la solidité du lien social entre les citoyens. Il s’agit là du projet cardinal d’un gouvernement pour lequel l’extrême droite est manifestement plus q’une compagne de route et pour lequel aussi la défense des intérêts des plus nantis impose d’organiser l’affrontement des plus démunis dans leur multiplicité et avec leurs intérêts parfois contradictoires, ou comment faire oublier l’affaire Woerth- Béttencourt en organisant la chasse aux Roms puis en septembre le soin sous contrainte en ambulatoire auquel nous sommes déterminés à livrer une bataille sans concession.
Ce texte que députés et sénateurs seront amenés à examiner à l’automne prochain semble-t-il est une insulte à la culture car il ne laisse aucune place à ce qui du génie humain peut contribuer à tenter de donner hospitalité à la folie, il ne laisse aucune place au surgissement des potentialités créatrices qui, dans la folie, permettent à des sujets sur le point de succomber au tragique morcellement d’eux même , de reprendre pied, d’oser solliciter d’ autres personnes encourageant la trouvaille de suppléance à leur abîme pour que la vie ne soit plus complètement impossible. Les relations étroites entretenues par la folie et l’art, l’adoption par les équipes soignantes de la fécondité dont la souffrance psychique peut parfois être porteuse sont autant de témoignages contre l’atteinte à l’intégrité sociale et politique des patients qui constitue une insulte à notre culture fertilisée par le romantisme et le surréalisme.

La désignation des patients comme d’abord potentiellement dangereux est un raccourci inadmissible, un misérable contresens méconnaissant la fécondité poétique dont ils sont porteurs, méconnaissant l’apport de la folie à la connaissance de l’âme humaine, à ses créations artistiques, à ses trouvailles scientifiques. Ethiquement, elle est l’exact opposé de la considération attentive et solidaire que requiert toute pratique visant à prendre réellement soin de son contemporain. Philosophiquement elle dément honteusement l’incertitude fondamentale de la raison.

Cette loi se caractérise aussi par la protocolisation abusive du soin : l’absence d’un patient à sa séance, au temps de rencontre avec le soignant faisant l’objet non d’un questionnement, d’une mise en perspective clinique mais d’un acte normé, automatique, obligatoire, au nom naturellement des bonnes pratiques : dénoncer le sujet concerné à l’autorité administrative laquelle éventuellement le ramènera menotté à l’hôpital.
Cette organisation visant au contrôle systématisé des « comportements » est un scandale dans le champ de l’aide, du soin. Elle consiste essentiellement à exclure les praticiens, toutes catégories professionnelles confondues de leur fonction primordiale : élaborer une réflexion sur leur travail pour ne pas nuire aux possibilités de traitement.

Nous savons bien que la seule possibilité que nous ayons de préserver la dignité et l’intégrité psychique des patients, et la nôtre aussi, réside dans l’effort pour aborder l’énigme particulière de la souffrance de chacun, et cela comme Picasso peignant son Nain l’a fait, en se débarrassant des oripeaux du conformisme académique.
Nous avons à chaque instant de nos pratiques à nous débarrasser autant que possible du fatras psychologisant et éducatif dont l’université fait volontiers la promotion. Nous avons aussi et surtout à nous débarrasser de tout ce qui pourrait nous paraître justifier que nous devenions acteurs du maintien d’un ordre public dont nous voyons au quotidien de l’arsenal législatif développé par les plus hautes autorités de l’Etat comment il tente d’imposer à un corps social au bord de la rupture les modalités les plus excluantes possibles du vivre ensemble et combien il confine à l’ordre moral dont le qualificatif de « nouveau » ne limite pas l’horreur.

Avec, Freud nous ne pouvons pas y croire, mais avec lui il faut bien se rendre à l’évidence une fois encore : dans les moments de chamboulement de la société, aujourd’hui la mondialisation, les effets pacificateurs de la culture peuvent tomber les uns après les autres et quelquefois massivement. Le pire déferle alors et son cortège d’agonies, sa géhenne d’espérances perdues. Marquant l’extrême difficulté qu’il y a justement pour les hommes à vivre ensemble, à se retrouver dans le Babel des langues et des pulsions, le pire ne demande qu’à faire retour, livrant chacun sans limite à prendre sa place selon son organisation psychique au fil des événements , dominant ou dominé et parfois les deux à la fois, scène ouverte par l’oppression de l’homme par son semblable, avec « la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons » pour reprendre encore Prévert...
Or l’on nous propose sans merci, le pauvre langage du président de la République en témoigne sans cesse, de faire la guerre contre ci, la guerre contre ça ; après la guerre économique le temps est à la guerre à la délinquance et à ceux qui l’incarnent : fous, roms et sans papiers faisant, semble-t-il, bien l’affaire.
Bernard- Henri Lévy dans son article du Monde intitulé « les trois erreurs de Nicolas Sarkozy : mépris des Roms, outrage à l’esprit des lois, discours de guerre civile » écrit : « tenir le langage de la déchéance [...] c’est la garantie d’une société fiévreuse, inapaisée, où chacun se dresse contre chacun et où le ressentiment et la haine seront très vite les derniers ciments du lien social »

Nous savons bien pourtant comment les fous, souvent déjà témoins d’horreurs passées, subissent parfois et pour les mêmes raisons le sinistre sort de ceux que la bête désigne comme boucs émissaires des malheurs du monde. L’étymologie peut être d’une aide précieuse dans la compréhension de ces tristes voisinages :
Aliéné du latin alius l’autre, le radicalement étranger, dont vient aussi témoigner la traduction allemande du mot aliéner : entfremdung, rendre étranger donc. C’est vraiment à ceci que nous sommes conviés : faire des patients des étrangers radicalement autres et dont il ne faudrait que redouter la violence.
Il s’agit là d’une proposition éthiquement inadmissible, une fois encore, une insulte à la culture à laquelle nous refusons de nous associer.

Le 2 décembre 2008 un discours offensif contre nos patients avait été proféré, il n’était pas forcément de bon ton, au cénacle des professionnels de l’enfermement, d’y voir une attaque grave aux libertés publiques ; la suite vient et organise un statut très particulier de l’humain en souffrance psychique ou de n’importe qui troublerait l’ordre public du fait d’un comportement incompatible avec les exigences de l’ordre moral. Ainsi l’on pourrait demain se voir imposer des soins psychiatriques sous contraintes éventuellement à la maison voire une hospitalisation. Cette dernière se déroulerait dans des lieux « sécurisés »( pour lesquels rappelons le soixante dix millions d’euros ont été débloqué par le ministère en trois mois) et dans des conditions où aller et venir librement serait graduellement limité sinon empêché essentiellement selon l’appréciation de l’omnipotente autorité administrative et l’étrange bénédiction présidentielle : « personne mieux qu’un policier de haut vol ne saurait en exercer les prérogatives », le tout éventuellement sur signalement des directeurs d’hôpitaux obligatoirement prévenus par les équipes soignantes..
Lacan reprenant le Balcon de Jean Genet rappelle à propos du rapport du sujet avec la fonction de la parole que « si est un rapport adultéré un rapport ou chacun a échoué et où personne ne se retrouve [….] continue de se soutenir si dégradé soit-il[…]comme quelque chose qui est lié a ce qu’on appelle l’ordre et cet ordre se réduit quand une société en est venue à son plus extrême désordre à ce qui s’appelle la police ». Dans la pièce de Genet, les petits vieux réclament des uniformes de généraux, d’évêques et de juges pour jouir dans le ventre des prostituées mais personne ne demande à enfiler les oripeaux du préfet de police qui choisit le phallus comme emblème, lui qui, pivot de tout, se désespère en même temps que sa fonction ne soit pas assez attractive pour que l’on souhaite s’identifier à lui.
Il va de soi que nous ne saurions empêcher le président et ses préfets de jouir de leurs semblants phalliques, le voudrions nous que n’en n’aurions pas les moyens, mais nous avons le projet résolu d’empêcher qu’ils emportent les plus vulnérables d’entre nous dans leur préoccupante sarabande.
« L’Etat qui fait la guerre se permet toutes les injustices, toutes les violences » dit Freud dans ses « Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort ». Il y a dans le projet de loi qui nous bouleverse une réelle violence instituée, d’autant plus inquiétante que le principe civilisateur, l’apaisement créatif du lien entre les citoyens, sera d’autant plus difficile à mettre en œuvre dans ce moment de risque de « grande misère psychologique des masses » pour là encore reprendre Freud..

Les prochaines dispositions législatives concernant les personnes nécessitant des soins psychiatriques sont à l’aulne de ce qui s’enseigne sur les bancs des écoles de médecine et de soins infirmiers : c’est ainsi qu’il est enseigné dans les établissements publics de santé une méthode consistant à permettre au personnel devant un patient agité, de savoir utiliser tel ou tel outil relationnel stéréotypé pour pacifier la situation ou à défaut d’utiliser des techniques issues des arts martiaux ; la guerre disais-je ; c’est ainsi qu’il faut déplorer la suppression progressive mais rapide des formations universitaires en psychopathologie, c’est ainsi que telle officine de recherche établit un classement ridicule de l’efficacité des thérapies, c’est ainsi encore que s’organise un diplôme de psychothérapeute visant à former en trois ans des professionnels de la psychothérapie.Ces pratiques tiennent lieu de réflexion référencée approfondie, prudente et précautionneuse sur les causes, le sens de la survenue de tel ou tel évènement, insulte à la culture vous dis-je.
Il y a lieu à ce propos de constater que ce désastreux dévoiement de nos pratiques et de l’enseignement n’est pas de la seule responsabilité du gouvernement. Certains professionnels y ont leur part qui en effet réclament, enseignent, promeuvent, appliquent ces méthodes simplificatrices et violentes de relation avec les patients.
La contrainte à la maison, l’immobilisation techniquement maîtrisée en lieu et place de la tentative toujours retravaillée de trouver les moyens d’une réelle hospitalité pour la folie, constituent ainsi les moyens nouveaux proposés aux professionnels dans l’exercice de leur profession.

Nous avions pourtant mis beaucoup d’espoir dans la révolution copernicienne en psychiatrie qui ne centrait plus la question de la folie sur celle de l’asile ; nous avions cru dépassée la loi d’exception dont le premier effet avait été d’imposer un statut hors le droit commun à ceux que la parfaite étrangeté qui les définissait avait fait nommer « aliénés ».
Nous voilà aujourd’hui renvoyés à cette approche ségrégative donnant aux plus fragiles d’entre nous un statut d’extra territorialité, les excluant du droit commun et les assignant au titre de leur souffrance particulière à l’enfermement à l’hôpital ou pire encore désormais, chez eux.
Nous n’aurions pas dû oublier qu’un an avant sa mort, huit ans après sa condamnation définitive, Galilée, devenu complètement aveugle, écrivit dans un sonnet :
« Monstre je suis plus étrange et difforme
Que harpie sirène ou chimère….
Et je perds et mon être et ma vie et mon nom »
La barbarie du savoir dogmatique, de la norme indiscutable peut aussi défaire le sujet péniblement rassemblé autour de sa faille originelle.
Nous avons eu tort d’imaginer le progrès désaliéniste comme définitif, sans doute n’avions- nous pas assez bien lu Freud et son « Avenir d’une illusion » : toutes les avancées démocratiques, toutes les inventions esthétiques demandent à être soutenues, sans relâche tant elles sont fragiles.

Nous n’acceptons pas cette réforme imposée du soin en psychiatrie qui ne tient aucun compte de ce que la réflexion clinique attentive permet de médiations, d’inventions chaque jour à chaque rencontre avec chacun des patients dont la singularité de la souffrance nous enseigne les méandres de la complexité psychique , dont l’histoire particulière avec ses appartenances sociales et ses origines sur le globe est à considérer avec bienveillance là où le sarkozysme, pauvre référence politique mal inspirée des plus sinistres thèses stigmatisantes et rejetantes, ne veut rien savoir de la fécondité des brassages ethniques et culturels.
Le pouvoir s’attaque chaque jour un peu plus au socle sur lequel la République s’est construite, il a entrepris une destruction quasi systématique des propositions du Conseil National de la Résistance, il met à mal les droits essentiels de l’homme et du citoyen, organise des niveaux différents de citoyenneté, s’attaque à ce que l’histoire récente de la psychiatrie a tenté de développer, il met ainsi en danger la civilisation, la culture même qui permet aux humains d’essayer de vivre ensemble. Il y a là plus que jamais une ardente obligation à s’opposer à cette casse, à refuser d’appliquer des lois sans légitimité, à continuer d’essayer d’établir pour les générations à venir les bases d’une civilisation non excluante, les fondements d’une organisation sociale ou dire le mot culture ne serait pas une insulte.
Nous sommes aujourd’hui dans la position décrite par Francis Ponge à propos de Giacometti : « l’homme en souci de l’homme, en terreur de l’homme, s’affirmant une dernière fois en attitude hiératique, d’une suprême élégance. Le pathétique de l’exténuation à l’extrême de l’individu réduit à un fil » Ce fil est fragile, il tient chacun des hommes et ne demande qu’à se rompre, nous sommes garants du maintien de son intégrité, c’est ainsi que les poètes, les peintres, les musiciens pourront continuer à tisser avec ce fil à quoi nous sommes réduits, la beauté et l’espérance du monde.

Il y a un acte de profonde culture à refuser le projet de loi organisant des soins sous contrainte à domicile, un des actes de résistance que la dérive actuelle du pouvoir exige, comme de refuser le traitement discriminatoire de certaines catégories de citoyens réduits aux actes commis par une infime minorité d’entre eux. Il y a lieu de prendre ainsi notre place, « calmes sous nos sabots, brisant le joug qui pèse sur l’âme et sur le front de toute humanité » pour citer Rimbaud dans son poème « Morts de quatre vingt douze ».


Michaël et Jacqueline Guyader.

http://www.collectifpsychiatrie.fr/Le-projet-de-loi-reformant-les.html

calendrier de travail - à vos agendas

L’association CRHA (Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui) organise annuellement un rassemblement citoyen « Paroles de Résistance » sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie.

Parrainée par Stéphane Hessel, Raymond Aubrac et John Berger,

- elle a un site : www.citoyens-resistants.fr

- elle a publié sous la coordination de J-L Porquet un livre « Les jours heureux » aux Editions La Découverte en 2010.

- elle soutient le film de Gilles Perret, membre actif de CRHA, « Walter, retour en résistance ».

Les nombreux contacts noués en France depuis plusieurs mois, les réactions et les demandes d’adhésion qui nous sont adressées poussent notre association à développer sa démarche.

Aussi CRHA s’est résolu à lancer une initiative nationale, dans l’esprit de l’appel des 13 anciens résistants en 2004 et de la demande de Raymond Aubrac lors de sa prise de parole aux Glières en 2009 : construire un programme fédérateur pour cette première moitié du 21ème siècle, dans l’esprit de justice sociale, de démocratie et de fraternité impulsé par le programme « Les jours heureux » en 1944.

* * * * * * * *
Nous proposons pour ce but fondamental un calendrier et une démarche dans le cadre d’un réseau d’adhésions volontaires :
Lancement à l’automne de la production et des échanges des participants à partir de groupes locaux librement constitués. Avec un site, des listes informatiques ainsi qu’une adresse postale pour l’organisation des échanges et de la réflexion.

Il s’agira de dégager les grands axes du programme et leurs contenus essentiels. Un nouveau site internet national du « réseau» est indispensable : pour échanger, faire le point avec entrée possible par département ou par groupe local, permettre une souplesse d’utilisation permettant une construction collective.

Poursuite du travail et élargissement des acteurs durant l’hiver pour permettre de faire, au mois de mai, un premier point public d’avancement.

Finalisation à l’été, pour parution dès l’automne du document avec conférence de presse du réseau et des forces engagées.

Ce cadrage général demande à être affiné et nous attendons vos réactions et celles d’autres contacts (Raymond Aubrac, Sophie Wahnich, etc) pour lancer définitivement l’initiative début septembre.

Vous étiez nombreux à souhaiter pouvoir travailler avec CRHA, engagez-vous dans cette démarche citoyenne et ce réseau de travail !

A bientôt pour des précisions, mais n’hésitez pas à nous faire un retour sur ces perspectives esquissées.

A bientôt.

CRHA

L’Appel citoyen « Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité fraternité »

MANIFESTATION
le 4 septembre 2010

place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, est ouvert à la signature sur le site : http://nonalapolitiquedupilori.org/

APPEL CITOYEN

Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité

Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de population : Gens du voyage accusés comme les étrangers d’être des fauteurs de troubles, Français d’origine
étrangère sur lesquels pèserait la menace d’être déchus de leur nationalité, parents d’enfants délinquants, etc. Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d’une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale.
Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche ne s’inscrit pas dans le débat légitime, dans une démocratie, sur la manière d’assurer la sûreté républicaine. Le nécessaire respect de l’ordre public n’a pas à être utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires. Ni pour instituer des peines de prison automatiques, contraires aux principes fondamentaux du droit pénal, à l’indépendance de La justice et à l’individualisation des peines.
La Constitution de la France, République laïque, démocratique et sociale, assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Nul, pas plus les élus de la nation que quiconque, n’a le droit de fouler au pied la Constitution et les principes les plus fondamentaux de la République.
Notre conscience nous interdit de nous taire et de laisser faire ce qui conduit à mettre en péril la paix civile.
Nous appelons à une manifestation le samedi 4 septembre 2010, place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, afin de fêter le 140e anniversaire d’une République que nous voulons plus que jamais, libre, égale et fraternelle.

Premiers signataires :
Mouloud Aounit, co-président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Maryse Artiguelong, secrétaire générale adjointe de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Florence Aubenas, présidente de l’Observatoire international des prisons (OIP)
Pascal Aubert, président de l’Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale (ADELS) – revue Territoires
Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste
Tarek Ben Hiba, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
Docteur Olivier Bernard, président de Médecins du Monde
Martine Billard, porte parole du Parti de Gauche et députée de Paris
Jean-Jacques Boislaroussie, porte parole des Alternatifs
Jean-Louis Borie, président du Syndicat des Avocats de France (SAF)
Nicole Borvo, sénatrice et présidente du groupe communiste républicain et citoyen et des sénateurs du parti de gauche
Mona Bras, conseiller régional de Bretagne
Marie-George Buffet, députée
Jean Burner, co-secrétaire fédéral de Sud Education
Georges Cadiou, président de l’Association des Elus Progressistes de Bretagne (AEPB) et adjoint au maire de Quimper
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et président de l’Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR)
Mouhieddine Cherbib, ancien président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
Annick Coupé, déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires
Thomas Coutrot, co-président d'Attac
Monique Crinon, co-président du Cedetim-IPAM
Michel David, secrétaire national de la Confédération paysanne
Bertrand Delanoë, maire de Paris
Christophe Deltombe, président d’Emmaüs France
Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la paix
Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Bernard Dreano, co-président du Cedetim-IPAM
Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts
Françoise Dumont, vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Abid El Khattabi, président de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)
Driss El-Kherchi, président de l’Association des Travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Hélène Franco, responsable de la commission institutions, justice et libertés du Parti de Gauche
Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA Education
Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale libertés publiques et justice du Parti Socialiste
Herri Gourmelen, conseiller régional de Bretagne
Cédric Gratton, co-président de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI)
Dominique Guibert, secrétaire général de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Christian Guyonvarc'h, conseiller régional de Bretagne
Benoît Hamon, porte-parole du Parti Socialiste
Serge Havet, président d’AC !
Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile
Bernadette Hetier, co-présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Pierre-Adrien Hingray, trésorier national de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
François Hollande, député du Parti Socialiste
Kamel Jendoubi, président d’honneur de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
Naig Le Gars, conseiller régional de Bretagne
Patick le Hyaric, directeur du journal L'Humanité et député européen
Tiphaine Inglebert, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Rachel Lafontaine, porte-parole des Alternatifs
Pierre Laporte, exécutif de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase)
Philippe Lattaud, secrétaire confédéral de la Confédération générale du travail (CGT),
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français
Michelle Lauton, secrétaire générale adjointe du SNESUP
Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Francis Lecomte, co-président de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI)
Jean-Claude Lefort, président de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Corinne Lepage, présidente de CAP21
Patrick Lozès, président du CRAN
Jean-Louis Malys, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Gilles Manceron, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Gustave Massiah, membre fondateur Cedetim-IPAM
Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI)
Sandrine Mazetier, secrétaire nationale immigration du Parti Socialiste
Caroline Mécary, avocate et co-présidente de la Fondation Copernic
Jean-Luc Melenchon, président du Parti de Gauche et député européen
Lucas Migliasso, co-président de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI)
Jean-François Mignard, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Gilles Monsillon, exécutif de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase)
Roland Muzeau, député et porte-parole des députés communistes et républicains
Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Willy Pelletier, sociologue et coordinateur général de la Fondation Copernic
Jean-François Pellissier, membre de l'exécutif des Alternatifs et conseiller régional d'Ile-de-France
Patrick Peugeot, président de la Cimade
Christian Picquet, Gauche Unitaire
Philippe Pineau, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l’Homme(LDH)
Jean-Baptiste Prévost, président de l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF)
Jacques Ribs, président de France Terre d’Asile
Simone Rivolier, co-présidente de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI)
André Rosevègue, co-président de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
Michel Rousseau, coordinateur des Marches européennes
Malik Salemkour, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Pierre Salignon, directeur général à l’action humanitaire de Médecins du Monde
Michel Savy, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Odile Schwertz-Favrat, co-présidente de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI)
Ben Slama, président de l’Association des Tunisiens en France (ATF)
Dominique Sopo, président de SOS Racisme
Catherine Sultan, présidente de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF)
Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la Magistrature (SM)
Pierre Tartakowsky, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Stéphane Tassel, secrétaire général du SNESUP
Aurélie Trouvé, co-présidente d'Attac
Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national sécurité du Parti Socialiste
Marie-Christine Vergiat, députée européenne
Pierre Villard, co-président du Mouvement de la Paix
Roland Weyl, président de Droit Solidarité

Signez l’appel citoyen en ligne à l’adresse suivante : http://nonalapolitiquedupilori.org/

Communiqué de « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui »

4 août 2010

Comme Stéphane Hessel, l’un de nos parrains, comme beaucoup de citoyens fidèles à l’esprit républicain et aux idéaux de la Résistance, notre association « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui » (CRHA) dénonce les annonces graves du président de la République et les projets de lois envisagés contre les immigrés, leurs enfants, les gens du voyage, les Roms…
Avec un tel discours discriminatoire, en stigmatisant ainsi les gens du voyage, les citoyens européens que sont les Roms, en voulant rendre responsables de l’insécurité les étrangers installés en France, Nicolas SARKOZY s’attaque aux fondements mêmes de la République.

Si de telles lois scélérates sont votées, osera-t-on encore parler de liberté, d’égalité et de fraternité ?

Seul le Front National, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, a proposé comme mesure systématique,la déchéance de la nationalité, et il faut remonter au régime de Vichy pour trouver une application d’une telle mesure, quand PETAIN a déchu les juifs étrangers de la nationalité française.

Comment peut-on envisager de condamner des parents de jeunes mineurs récidivistes, donc des personnes qui n’ont commis aucun délit ?

Ces projets de lois sont contraires à la constitution de la 5ème République de 1958, en particulier de son article 1 :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »
Tout citoyen doit être sanctionné pour le délit ou le crime qu’il a commis et non pas en raison de ses origines.

Le président de la République ne cherche pas à s’attaquer aux causes de la délinquance, il agite l’épouvantail de la sécurité à des fins électoralistes en voulant rendre l’étranger responsable de tous nos malheurs, en tentant de faire oublier sa politique qui attaque systématiquement le socle des conquêtes sociales issues de la Résistance et de la Libération.

Le 4 mai 2008, au Plateau des Glières, Stéphane HESSEL, nous rappelait que l’esprit de résistance vient de notre capacité à nous indigner… et aujourd’hui, nous avons de quoi nous indigner, alors résistons contre ces dérives fascisantes.

Nous devons nous mobiliser très fortement contre cette xénophobie d’Etat. C’est une sérieuse remise en cause de nos valeurs républicaines.

Le 16 mai 2010, toujours au Plateau des Glières, le magistrat Serge PORTELLI, vice président de la Cour de Paris, évoquait le glissement de la démocratie vers un état autoritaire.

« Nous ne sommes plus vraiment en démocratie, disait-il, nous ne sommes pas encore dans un état autoritaire, nous sommes dans un état limite ».

Avec ces projets de lois annoncés, nous dépasserions cette limite…
Alors, résistons, soyons vigilants, participons activement aux mobilisations qui se préparent pour début septembre.

EXIGEONS LE REJET DE CES LOIS INDIGNES, CONTRAIRES AUX VALEURS REPUBLICAINES ET AUX DROITS DE L’HOMME.

CRHA

ETATS GENERAUX DES SERVICES PUBLICS

Carte d'identité

Date de création du collectif : 22 avril 2010 à Strasbourg
Signataires au 5 juin 2010 :
Syndicats : CGT FSU SOLIDAIRES UNEF
Partis Politiques : NPA PCF PCOF PG PS les VERTS
Associations : ATTAC Amis de la Confédération Club J.Peirotes Confédération paysanne Femmes Egalité FCPE LDH MJS…
En attente : syndicat de la magistrature, secteur de la santé, …
Nombre de réunions : 4

Actions prévues en juin

Distributions de tracts du collectif, présentation de cahiers de doléances , en fanfare dans divers lieux de la communauté urbaine de Strasbourg (marché, gare, place Kléber…) dates à préciser

Journées "phares"

vendredi 25 juin
débats et réflexions
Lieu : maison des syndicats

14h00 : préparation de la journée du 26
16H00 : Débats, discussions autour des thèmes choisis par le collectif élaboration de textes en commun si possible (thème Education, Impôts, Pole-emploi, Services publics régionaux …)
18H00 :Projection gratuite d'un documentaire "EDF,les apprentis sorciers" de G.Balbastre avec débat public ou en soirée (à décider lors de la prochaine réunion)

samedi 26 juin
journée festive autour des SP
lieu : Place Kléber (en attente de réponse positive de la municipalité)

de 12H00 à 18h00
Stands des différentes organisations
Stands intersyndicaux à thèmes : Education, santé, impôt, transports, SP régionaux…
Théâtre de rue (thème SP)
Point de rencontre signatures des cahiers de doléances, discussions sous chapiteau
Musique
Restauration Bio
16h00 : projection d'un film en partenariat avec le cinéma ODYSSEE en centre ville "La stratégie du choc" de M.Winterbottom et M.Whitecross suivi d'un débat public

Actions prévues en Septembre
½ journée production d'écrits sur un ou plusieurs thèmes proposés par le Comité National
soirée régionale (collectifs Haut-Rhin et Bas-Rhin) dite de synthèse avant les Etats Généraux à Paris mi -octobre

Contact: Corinne Nicolet-Serra secrétaire FSU67 (fsu67@fsu.fr)

conférence - débat

Angélique Del Rey

Professeur de philosophie, auteure de
"A L'école des compétences",
"De l'éducation à la fabrique de l'élève performant",
éd. La Découverte

Vendredi 11 juin
Salle des fêtes
Muhlbach / Bruche
Entrée libre

Stammtisch

lundi 31 mai 2010 à 20h

Restaurant du Wacken, 1, rue des Contades à Schiltigheim (ligne B, arrêt Rives de l’Aar)
Le thème de cette soirée sera: Comment résister au démantèlement du service public?
Nous examinerons différentes formes de “refus d’obéissance”, grâce à l’intervention de J.C. Walter, directeur d’Ecole, qui témoignera du mouvement de résistance pédagogique, et de Jenny Reichert, SNU-Pôle Emploi (membre de la FSU) qui examinera les conséquences de la fusion entre ANPE et Pôle Emploi.

Nous nous référerons au livre Les Jours Heureux (éd La Découverte) publié par Citoyens d’Hier et d’Aujourd’hui (cf Le Monde daté de 18 mai “ Ils ont repris le maquis “) et à l’Appel des Appels , et entendrons d’autres intervenants (magistrature et santé ) qui viendront illustrer par leur expérience les risques de démolition de ce qui a été mis en oeuvre par le Programme du Conseil National de la Résistance

Justice & Libertés

Comité de vigilance contre l’extrême droite et pour le respect de l’Etat de Droit


justiceetlibertes@gmail.com
http://justiceetlibertes.site.voila.fr/
http://www.myspace.com/justiceetlibertes


Mercredi 26 mai 2010- 20H

CARDEK- Place des Orphelins- STRASBOURG
Soirée de formation interne. Débat avec Georges Federmann.

Thématique :
Les germes de la discorde : racisme d’hier, racisme d’aujourd’hui. Que faire ?

(Nous demandons aux organisations antifascistes, en particulier celles membres de J&L, de participer activement à la soirée de formation. Avec la crise, l’extrême droite se renforce. Nous devons nous préparer, nous mobiliser pour être en mesure de l’affronter).

Organisations et personnes membres de Justice & Libertés en 2010:

AMD (Amis du Monde Diplomatique)- ATTAC Vosges du Nord- CJACP (collectif judéo arabe et citoyen pour la paix)- CLAPEST- Comprendre et s’engager- D’ailleurs d’ici (Colmar)- FSU- Laïcité d’accord!- LDH Strasbourg- MFPF 67- Pas/Sages- Parti de Gauche (PG)- PS- Ras l’front- SNES FSU- SNUEP FSU-SNUIPP FSU- Théâtre du Potimarron- UJFP- UNSA éducation.

Christian DUFRECHOU- Christophe SOBOTTKA- Jean-Paul BANZET.

L’APPEL DU CNR. MANIFESTATION ANNUELLE AU PLATEAU DES GLIERES

Plateau des Glières le 16 mai 2010 : 4° rassemblement citoyen organisé par les résistants d’hier et d’aujourd’hui.


Il y a 62 ans, le Conseil National de la Résistance, dans la clandestinité, a jeté les bases du système social français que la droite réactionnaire et ultra libérale au pouvoir actuellement, démantèle avec obstination.
Bientôt, la retraite par répartition, la sécurité sociale et toutes ces belles conquêtes sociales seront des vestiges du passé.
Elles ont cimenté notre "vivre ensemble" en affirmant haut et fort les idéaux républicains de
LIBERTÉ , ÉGALITÉ ET DE FRATERNITÉ

Dans les jours sombres de notre histoire, ces mots inscrits sur le fronton de nos mairies ont toujours permis aux hommes de combattre l’injustice et la barbarie de sorte que la solidarité et la justice puissent ramener la lumière et la vie dans notre pays.
En 2004, les résistants ont lancé un appel pour un nouveau programme adapté au monde d’aujourd’hui.
L’actuelle dictature internationale des marchés financiers menace la paix et la démocratie.
Le fascisme toujours se nourrit des injustices sociales et de la haine des autres.
Dans cette époque trouble où l’argent est roi, le ciel s’assombrit et l’orage se prépare.

La vigilance est de rigueur.

L’insurrection pacifique contre la marchandisation de tout est d’une impérieuse nécessité.
Il faut combattre la compétition à outrance et la guerre de tous contre tous.
La concurrence effrénée n’apporte que des jours sombres.
La solidarité et la coopération doivent redevenir des objectifs à atteindre. N’oublions pas le slogan lancé par ceux qui ont combattu la barbarie nazie :

RÉSISTER C’EST CRÉER CRÉER C’EST RÉSISTER.

Nicolas Sarkozy après son élection de 2007 n’a eu de cesse de s’approprier les symboles de la résistance.
La lettre de Guy Mocquet, puis sa visite annuelle au plateau des Glières devant la stèle des résistants, montrent sa volonté de détourner la mémoire nationale pour servir sa politique.
Hélas elle est en totale contradiction avec les idéaux du CNR.
Afin de réagir à cela, les citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui organisent chaque année un rassemblement citoyen au plateau des Glières.

La 4° édition de cette manifestation aura lieu le dimanche 16 mai 2010. Elle est organisée par l’association CRHA ( Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui ).

http://www.citoyens-resistants.fr/
[http://www.fsd74.org/spip.php?article2287]

Programme des 15 et 16 mai 2010

Samedi 15 mai :
15H30 : salle polyvalente de Thorens Glières
Conférence sur la démolition du programme du Conseil National de la Résistance et des services publics : à la salle Tom Morel, au centre de la commune de Thorens-Glières (au pied du plateau).

Avec la participation des contributeurs à la rédaction du livre "Les Jours Heureux" (éd. La Découverte) : Jean-Luc Porquet (journaliste au Canard Enchainé), François Ruffin ( journaliste à Là Bas si j’y suis et Fakir), Martine Orange (journaliste à Médiapart) et Olivier Vallade (historien).

18 h : projection au cinéma Le Parnal à Thorens Glières du film : "les réquisitions de Marseille" en présence de Raymond Aubrac et Robert Mencherini historien.

20h30 : deuxième projection du film "Les réquisitions de Marseille" toujours au cinéma Le parnal à Thorens Glières en présence de Robert Mencherini , historien.

◄►◄►◄►◄►◄►◄►◄►◄►

Dimanche 16 mai, au Plateau des Glières

Rendez-vous à 10h30 pour le rassemblement pique-nique citoyen "Paroles de Résistances 2010"
autour des personnalités suivantes :

• pour les résistants plus anciens
Raymond Aubrac, Ancien Résistant, ex commissaire de la république

Stéphane Hessel, Ambassadeur de France, ancien résistant, ancien déporté, co-rédacteur de la charte universelle des droits de l’homme

Odette Nilès (Arrêtée puis transférée au camp de Chateaubriand où elle devient "la petite amie" de Guy Moquet voir le lien)

• Pour les résistants d’aujourd’hui :
Dominique Liot (Agent EDF, membre des Robin des Bois, passé en procès pour avoir remis le courant aux foyers dans la difficulté).

François Ruffin (journaliste, plusieurs fois en procès dans l’exercice de son métier interviendra sur l’état de la presse et son indépendance aujourd’hui).

Le docteur Poupardin (convoqué par la CPAM pour avoir prescrit pour ses patients en Affection de Longue Durée (ALD) des médicaments remboursés à 100%. C’est pour lui, une façon de s’opposer au morcellement comptable des malades et aux attaques qui sont faites à l’accessibilité aux soins par tous.

Serge Portelli magistrat et vice-président du Tribunal de Paris, il nous parlera de la reprise en main de la justice par le pouvoir.

Café des Droits de l'Homme : La garde à vue

La section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l'Homme vous invite à son deuxième Café des Droits de l'Homme, dont le thème sera les GARDES A VUE, et qui se déroulera le 4 mai à partir de 19h au café-péniche "Atlantico", quai des pêcheurs à Strasbourg.
A l'heure où une réforme de la garde à vue est envisagée par le gouvernement et où de plus en plus de témoignages attestent de violations des droits de l'Homme, nous vous proposons de venir débattre de ce thème autour d'un verre. Comment cela fonctionne-t-il ? Dans quels cas la garde à vue a-t-elle lieu ? Quelles sont les dérives qui sont constatées ? Quelles solutions doit-on envisager ? Pour répondre à ces questions (liste non-exhaustive), trois experts ont accepté de venir éclairer ce débat d'actualité : Dominique Noguères, vice-présidente de la LDH, François Giordani, conseiller à la Cour de Nancy, et Marc Vialle, avocat du barreau de Strasbourg. Venez nombreux !

MASTÉRISATION: LES PARENTS D'ÉLÈVES SE MOBILISENT

le site Fabula vient de publier un dossier intitulé :
MASTÉRISATION: LES PARENTS D'ÉLÈVES SE MOBILISENT : http://www.fabula.org/actualites/article37269.php

Pour étoffer le dossier, on peut envoyer des informations à Bérenger Boulay (berengerboulay@yahoo.fr). Bérenger relaie les informations de la CNU depuis la première coordination de janvier 2009.

Théâtre du soleil à Monsieur le Président de la République

Monsieur le Président,

À plusieurs reprises, vous vous êtes publiquement engagé à promouvoir l’éducation artistique et culturelle.
Or, la réforme des lycées qui entrera en vigueur en septembre prochain appauvrit les enseignements artistiques en classe de seconde, ce qui aura inévitablement des conséquences en première et terminale.
Les élèves de seconde pouvaient jusqu’alors choisir un enseignement artistique dit de détermination parmi : théâtre, musique, danse, cinéma-audiovisuel, arts plastiques, arts du cirque, histoire des arts. Il s’agissait d’un cours hebdomadaire de 3h (6 h pour les arts du cirque), centré sur la pratique artistique et l’ouverture culturelle.
En outre, pour les arts du cirque, la danse, le cinéma et le théâtre, le programme établissait qu’un artiste professionnel en lien avec une institution culturelle faisait équipe avec le professeur pour conduire la pratique artistique.
La réforme du lycée supprime ces enseignements de détermination. Elle instaure à la place des enseignements dits d’exploration.
L’horaire hebdomadaire du cours est restreint à 1h30. Le programme réduit la pratique artistique à portion congrue et supprime le travail avec les artistes dans les classes.
C’est un incontestable appauvrissement.
De plus, l’interprétation et la mise en œuvre de cette réforme varient d’une académie et d’une discipline à l’autre, laissant place à l’arbitraire et à l’injustice.
Nous, professeurs, artistes, citoyens, vous demandons, M. le Président, d’intervenir auprès du Ministre de l’Education Nationale et du Ministre de la Culture afin que la réforme du lycée soit amendée et que soient préservés des enseignements artistiques ambitieux dès la classe de seconde, dans lesquels les artistes
interviennent aux côtés des professeurs pour initier les élèves au processus de la création.

Pour signer cette pétition : http://www.theatre-du-soleil.fr/thsol/guetteurs-et-tocsin/nous-professeurs-artistes-citoyens

Le Conseil d’État sanctionne deux enseignants désobéisseurs

Quand en novembre 2008, Bastien Cazals, directeur de l'école maternelle Louise-Michel de Saint-Jean-de-Védas, près de Montpellier (Hérault), écrivit au président de la République pour lui signaler son entrée en résistance contre les réformes du primaire et son refus d'appliquer l'aide personnalisée, il n'imaginait pas que cet engagement emmènerait son dossier jusque devant le Conseil d'Etat. Ce dernier a pourtant tranché le 17 mars 2010 contre l'enseignant "désobéisseur". Saisi en appel par le ministre de l'éducation, le Conseil d'Etat a annulé une décision du tribunal administratif de Montpellier qui, le 9 juillet 2009, avait suspendu les sanctions financières prises par l'inspection académique de l'Hérault à l'encontre de Bastien Cazals et d'un autre enseignant désobéisseur, Cédric Serres. Tous deux vont donc bien écoper d'une vingtaine de jours de retrait de salaire (environ 1.400 euros de retenue en ce qui concerne Bastien Cazals) pour ne pas avoir effectué l'aide personnalisée de façon réglementaire entre janvier et mai 2009.

Officiellement en cause: l'organisation de ces deux heures d'aide aux enfants en difficulté, la mesure phare des réformes de Xavier Darcos, également la plus décriée par les "désobéisseurs" car allant de pair avec une diminution des maîtres Rased, précisément spécialisés dans l'aide aux enfants en difficulté. "Dans une logique de prévention des difficultés, nous avions donc décidé en octobre 2008 en conseil des maîtres de prendre tous les enfants volontaires, et pas seulement ceux en difficulté, entre midi et 14 heures et de leur proposer des activités variées de langage, de graphisme, raconte Bastien Cazals. Ça s'est fait partout ailleurs et ça n'a amené aucune sanction pour mes collègues." Il voit donc dans le jugement du Conseil d’État "une décision politique" sanctionnant sa lettre de désobéissance et ses prises de parole dans les médias. Il est notamment l'auteur d'un court essai Je suis prof et je désobéis.

Sept autres recours engagés
En l'absence de directives précises sur l'aide personnalisée, le tribunal administratif de Montpellier avait d'ailleurs jugé en juillet 2009 que l'administration ne pouvait pas reprocher à un fonctionnaire un service non fait, tant qu'elle n'a pas précisé elle-même les modalités de ce service, en l'occurrence l'aide personnalisée. "Le Conseil d'Etat a estimé, contrairement au juge des référés du tribunal de Montpellier, que l'administration avait convenablement indiqué ce qu'il convenait de faire au titre des obligations de service", précise maître Christophe Ruffel, l'avocat de Bastien Cazals.
Une justification que l'intéressé trouve "très peu convaincante voire scandaleuse". "Les textes réglementaires sont très vagues sur l'aide personnalisée et laissent un champ d'action assez large, notamment en maternelle", explique Bastien Cazals.
Le bras de fer avec le ministère n'est pas pour autant terminé car l'affaire n'a pas encore été jugée sur le fond. Bastien Cazals a, par ailleurs, engagé sept autres recours devant le tribunal administratif pour contester, entre autres, son retrait de la fonction de directeur à la rentrée 2009 et un refus de promotion en décembre 2009.

Non à la mise à mort de la médecine du travail

Appel contre le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail

À l’heure de la sous déclaration massive des accidents du travail, de l’augmentation des maladies professionnelles et des suicides au travail (comme cela a été révélé à France Télécom) à l’heure de la hausse des accidents cardiaques et vasculaires liés au stress et à la souffrance au travail, à l’heure où dérivent les méthodes de management et leurs exigences dévorantes de productivité, faut-il affaiblir ou renforcer la médecine du travail ?

Après plus de vingt ans de dégradation continue de la santé au travail, nul ne nie qu’il y ait besoin d’une grande réforme pour la reconstruire. Mais les salariés, les syndicats, les professionnels des questions de santé au travail sont terriblement inquiétés par les orientations de la « réforme » annoncée de M. Darcos.

C’est un projet qui va dans le sens de celui du Medef auquel, pourtant, tous les syndicats de salariés se sont opposés unanimement en 2009. Il propose carrément de violer le cadre de responsabilité du médecin du travail pour qu’il serve de bouclier protecteur à celui des employeurs. Il est en contradiction de manière rédhibitoire avec les principes du Code de Déontologie médicale inscrits dans la Loi. Il projette d’organiser les prochains services de santé au travail (SST) en donnant total pouvoir au patronat : seront juges et parties ceux-là mêmes qui créent les risques.

Plus que jamais les médecins du travail et les autres acteurs des SST seront cantonnés dans des activités éloignées de la défense de la santé des travailleurs. Il s’agit de la mort de toute réelle prévention en santé au travail. Il s’agit de « démédicaliser » la seule spécialité dont l’objet est le lien entre la santé et le travail. Il s’agit de prendre prétexte de la pénurie (réversible) de médecins du travail en les remplaçant par des infirmiers alors que ceux-ci ne peuvent pas se substituer aux médecins et qu’ils n’ont pas de statut protégé. Il s’agit de transférer ces missions aux directeurs des services interentreprises de santé au travail (SST) c’est-à-dire aux Conseils d’Administration composés majoritairement d&rsq uo;employeurs (2/3). Il s’agit de déposséder les « commissions de contrôle » de leurs prérogatives notamment en ce qui concerne le droit d’opposition à la mutation ou au licenciement des médecins du travail, alors qu’au contraire ce droit d’opposition devrait être étendu pour que tout « Intervenant en Prévention des Risques Professionnels » bénéficie d’un statut de « salarié protégé ».

Comment une « prévention » peut-elle exister, sans entretien clinique régulier avec les salariés, en espaçant les visites tous les 3 ans ? L’aptitude et l’inaptitude seraient définies du point de vue patronal : actuellement ces notions n’ont pas de définition légale, le médecin du travail les apprécie au cas par cas selon les risques pour la santé liés au poste de travail. Une nouvelle définition écrite dépendrait exclusivement de la capacité du salarié à effectuer la totalité des tâches prescrites : elle aurait une « simplicité » radicale, binaire (apte ou inapte) et reviendrait à supprimer toute notion d’aménagement de poste et d’adaptation des tâches à l’homme.

Le Medef voulait aussi que le médecin-conseil puisse déclencher une procédure obligatoire de retour au travail pendant l’arrêt de travail. L’employeur serait libéré de ses obligations de reclassement dès la visite de reprise. Après cette visite unique, et dans un délai de 21 jours, le salarié déclaré inapte pourrait être licencié. Les voies de recours, aujourd’hui possibles auprès de l’inspection du travail, seraient renvoyées à des dispositions non précisées. Le projet de X. Darcos reprend les mêmes intentions, très dangereuses pour les salariés victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Au contraire de tout cela, une véritable prévention en santé au travail est nécessaire et possible.

L’indépendance professionnelle exige que les préventeurs soient à l’abri des pressions de ceux qui les paient. Avec le mode de production en flux tendu et la recherche effrénée de gain de productivité, les conditions de travail se dégradent partout, tous les secteurs sont « à risques », bureaux comme ateliers. Une authentique médecine de prévention, en adéquation avec les constats sur le terrain, peut tirer sa grande pertinence de l’entretien clinique régulier des salariés avec le médecin du travail. Il faut que la médecine du travail authentique et spécifique soit un véritable service public indépendant, avec les moyens nécessaires, la formation, les effectifs, et la prévention apparaîtra redoutablement efficace, progressive et finalement « économique » dans l’int& eacute;rêt des salariés.

Que tous les acteurs de progrès refusent ensemble le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail POUR une authentique médecine du travail, indépendante, dans l’intérêt exclusif de la santé des salariés !

Signez cet appel sur le site "non-mort-medecine-travail.net"

ETATS GENEREUX POUR L’ENFANCE

APPEL A DOLEANCES
Pour des états générEux pour l’enfance

Madame, Monsieur,

Au moment où le gouvernement met en place des Etats généraux de l'enfance, les raisons d'être inquiets face à ce qu'il convient d'appeler une non-politique de l'enfance ne manquent pas. En juin 2009, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU s'est d'ailleurs montré, dans ses observations finales, particulièrement sévère avec la France. Un certain nombre d'associations, intervenant dans le champ de l’enfance et sollicitées au départ par le collectif « Pas de zéro de conduite pour les enfants de moins de 3 ans », ont souhaité organiser une
initiative et un cadre de rassemblement, permettant de dénoncer l’accumulation de dispositions gouvernementales qui, à bien des égards, vont à l’encontre de la cause même des enfants. Ces associations veulent proposer une approche globale et positive dans l’intérêt des enfants, de leurs parents et des professionnels qui les accompagnent.
Une première réunion exploratoire s’est tenue début mars et à partir des divers contacts que nous avons pu avoir, nous sommes aujourd'hui en mesure d'organiser dans les semaines qui viennent un événement que nous avons intitulé « états générEux pour l’enfance ». Cette initiative permettra à la fois :

1. de dresser un état des lieux de la situation des enfants dans tous les domaines de leur vie, notamment à l’égard de leurs droits (famille, éducation, santé, loisirs et culture, accueil de la petite enfance, aide sociale, justice etc.);

2. d’analyser ces situations au regard des politiques publiques et des dispositifs mis en place concernant les enfants ;

3. d'énoncer, secteur par secteur, les réponses que les professionnels, les familles, les enfants eux-mêmes, peuvent légitimement proposer.

Cet événement aura le 26 mai après-midi, en un lieu symbolique, dans le cadre d’un Forum dont les modalités exactes restent à définir en détail. Il aura pour objectif une large médiatisation des préoccupations de tous ceux que l’intérêt de l’enfant concerne et mobilise.

Pour cette occasion un Cahier de doléances sera rédigé. Il rassemblera tout ce que les organisations participantes ont déjà produit depuis quelques années et tout ce qu’elles veulent mettre en exergue dans la conjoncture actuelle.

Si vous souhaitez vous joindre à cette initiative, mettez-vous en rapport avec le groupe d’organisation de ces « états générEux pour l’enfance » (adresse mail :

etats.genereux.enfance@gmail.com) en nous faisant notamment parvenir avant le 1er mai vos propres doléances par le biais d’un texte relativement court (entre 1500 et 2000 signes en 2 fichier Word), précis et contextualisé par rapport à la situation faite à l’enfance aujourd’hui en France, et qui comprendrait :

- La dénonciation, en fonction de la spécificité de votre champ d’intervention, d’un aspect particulièrement problématique de la situation des enfants (ou de la situation globale d’un groupe spécifique d’enfants).

- Une brève analyse du problème évoqué.

- Les propositions qu’il vous semble urgent de mettre en oeuvre face à ce problème.

Si votre organisation souhaite émettre des doléances sur plus d’un aspect ou d’un groupe d’enfants, il lui est possible d’en rendre jusqu’à 3.
Une fois réunies, ces « doléances », qui visent non seulement à analyser la situation présente mais aussi à dessiner les contours d’une véritable politique POUR l’enfance, seront médiatisées lors du Forum, puis adressées au Président de la République par le biais d’une lettre ouverte, ainsi qu’aux parlementaires, aux élus locaux et à leurs associations, aux membres du Conseil économique et social, tant il nous semble indispensable d’interpeller le politique, dans ses multiples expressions, par rapport à la vision négative de l’enfance - et plus généralement de la jeunesse- que diverses prises de positions officielles, diverses lois et
mesures récentes, ne cessent de promouvoir.
Si nous nous centrons dans un premier temps sur un événement en mai (date à laquelle le gouvernement devrait rendre publiques les conclusions de ses états généraux), il nous semble aussi indispensable de réfléchir d’ores et déjà à la manière dont pourrait perdurer le cadre de rassemblement créé à cette occasion.

Au plaisir de nous retrouver tous ensemble dans cette mobilisation.
 
Contact : etats.genereux.enfance@gmail.com

Site : http://etatsgenereuxpourlenfance.blogspot.com/

Formation des enseignants : Lettre ouverte au Ministre de l’Education Nationale

Syndicat des inspecteurs d'Académie


Monsieur le Ministre,

Notre responsabilité et notre devoir d’Inspecteurs d’Académie est de vous alerter sur les conséquences que nous pressentons « négatives » des décisions prises actuellement quant à l’affectation, le service et les modalités de formation des futurs professeurs stagiaires. Le syndicat des Inspecteurs d’Académie (SIA) vous a déjà adressé personnellement un courrier le 25 janvier 2010 et vous a demandé une audience sur ce dossier dont l’enjeu pour l’avenir est de toute première importance.

En réponse à notre demande, Madame la Directrice de la D.G.R.H par lettre du 26 mars 2010 nous
rappelle uniquement les dispositions prises, dispositions que, comme Inspecteurs d’Académie, nous connaissons et sur lesquelles notre courrier précédent avait précisément pour objet de vous alerter !

Une simple recopie des dispositions prévues ne peut nous convenir et révèle un manque évident de
considération à l’égard de cadres supérieurs de votre ministère et de leur niveau d’expertise. Nous tenons donc à réitérer l’analyse que nous faisons de la situation.

Alors que le texte annonce que ce nouveau dispositif « a pour but de mieux accueillir et mieux former les lauréats du concours », leur affectation sur un poste à temps plein rendra l’entrée dans le métier bien plus difficile qu’auparavant :

- une alternance régulière entre théorie et pratique est indispensable pour acquérir les repères professionnels fondamentaux et pour les assimiler de façon durable. Sans cette alternance, la construction d’une base solide de compétences professionnelles sera incertaine et aléatoire, nuisant à la qualité de l’enseignement et à la sérénité professionnelle des jeunes enseignants et faisant courir, à terme, le risque d’une augmentation du nombre de professeurs en difficulté en cours de carrière ;

- le remplacement des professeurs stagiaires pour leur permettre de suivre la formation engendrera une discontinuité des apprentissages pour les élèves. On ne peut à cet égard ignorer les difficultés de remplacements - certaines académies ont été conduites à solliciter des retraités – que ces dispositions auront pour conséquence d’aggraver et dont les élèves seront les premières victimes !

D’autre part, le gel des supports budgétaires utilisés pour affecter les professeurs stagiaires qui diminuera considérablement le nombre de postes vacants va à l’encontre de l’objectif affiché, que nous partageons, de faciliter la mobilité des fonctionnaires. Dés lors, on peut se demander à quoi serviront les « cellules mobilité » dans chaque académie qui ont pour mission de rechercher les moyens de générer cette mobilité.

Enfin l’absence d’harmonisation des dispositions prises dans les académies entraîne une inégalité préjudiciable à la qualité de la formation dont l’architecture doit répondre à un modèle national éprouvé.

Nous sommes conscients que ces dispositions ont pour but de diminuer la charge budgétaire de l’Education Nationale pour alléger la dette publique et nous y souscririons si elle n’avait pas d’impact sur la réussite scolaire des élèves et à terme sur leur insertion professionnelle.

Finalement, pour des économies à effets immédiats nous engagerions un processus très coûteux pour l’avenir. Nous pensons donc que ce n’est pas sur la formation des enseignants que doit porter dans notre ministère la réforme destinée à optimiser les moyens de l’Etat.

Aussi, acteurs de la « gestion de la ressource humaine et éducative » dans les académies (cf. Circulaire n°2009-064 du 19/05/09), les IA-IPR expriment de très fortes réserves quant à la pertinence de mesures qui conduiraient à une entrée périlleuse dans un métier difficile pour de jeunes collègues sans expérience. Aussi nous proposons que les professeurs stagiaires soient affectés sur un temps de service de 12/18e, le tiers restant (6/18e) étant dédié à leur formation en alternance (conformément à la circulaire n°2009-1037 du 23-12-2009). Cette modalité d’affectation est seule susceptible de garantir la continuité pédagogique due aux élèves et la qualité du service public d’éducation, d’apaiser les fortes tensions qui se manifestent de plus en plus dans les établissements scolaires et d’obtenir l’adhésion des professeurs tuteurs pressentis.

Le SIA souhaite ardemment être entendu et renouvelle sa demande instante d’un cadrage national prenant en compte son analyse et garantissant une égalité d’application sur l’ensemble du territoire national.
Persuadé que vous ne doutez pas de la loyauté des inspecteurs d’académie à l’égard de leur ministre, nous vous assurons, Monsieur le Ministre, de notre haute et respectueuse considération.

Robert PROSPERINI
Secrétaire général du SIA

Objet : Le Conseil d'Etat condamne le ministre de l'Education Nationale

Le Conseil d'Etat condamne le ministre de l'Education Nationale

COMMUNIQUE RELATIF AUX DECISIONS RENDUES PAR LE CONSEIL D’ETAT LE 17 MARS 2010 RELATIVES AU REFUS PAR Erwan REDON et Christine JOUSSET D’EXECUTER L’AIDE PERSONNALISEE AUX ELEVES

Par deux arrêts en date du 17 mars 2010, le Conseil d’Etat a statué sur les pourvois qu’avait formé le ministre de l’Education nationale contre les deux ordonnances de référé du Tribunal Administratif de Marseille du 11 août 2009 suspendant les retenues sur salaire dont avait fait l’objet Erwan REDON et Christine JOUSSET pour non exécution de l’aide personnalisée aux élèves.

Par ces deux arrêts, les pourvois du ministre de l’Education nationale sont rejetés.
S’agissant d’Erwan REDON, le Conseil d’Etat a considéré que le juge des référés du Tribunal Administratif de Marseille n’avait pas commis d’erreur de droit en suspendant les retenues sur salaire notifiées au professeur des écoles dès lors que le ministre de l’Education nationale n’avait pas justifié devant ce juge de l’entière exécution desdites retenues.

S’agissant de Christine JOUSSET, le Conseil d’Etat a considéré que le ministre de l’Education nationale avait commis une illégalité en exécutant une retenue sur salaire suspendue par le juge des référés du Tribunal Administratif de Marseille.

Une nouvelle fois, le ministre de l’Education nationale, partie perdante devant le Conseil d’Etat comme devant le Tribunal Administratif de Marseille, est condamné à payer respectivement à Erwan REDON et à Christine JOUSSET la somme de 2.000 € au titre des frais de procédure engagés.

Le refus par Erwan REDON et Christine JOUSSET d’exécuter l’aide personnalisée aux élèves sera examiné le 15 AVRIL 2010 à 14H00 par le Tribunal Administratif de Marseille, statuant au fond et en formation collégiale.

Par ailleurs, la saisine du Conseil d’Etat et l’illégalité dans laquelle le ministère de l’Education Nationale est prèt à se maintenir démontre sa volonté d’intimider et de rendre illégitime la contestation lancée par tous les acteurs du système éducatif. Refusant l’évolution marchande de l’Education et la négation de l’enfant-sujet au profit de l’élève-produit manufacturé, les enseignantEs, les parents, les éducateurs, psychologues, médecins... ont su répondre collectivement en soutenant les EnseignantEs que le ministère avait tenté d’isoler (refus des évaluations, de l’aide personnalisée, de la base élèves, de la hiérarchie, d’une pédagogie niant les personnes...)

Le refus de cette politique qui dépasse le cadre de la France se poursuivra à travers les collectifs d’individus qui s’organisent pour s’opposer aux directives et les dénoncer.

Reconnaissant l’implication des syndicats, celle-ci reste insuffisante pour la plupart d’entre eux. Nous sommes déterminés à continuer notre engagement au sein de ces collectifs (Collectif National de Résistance à Base Elèves, Collectif Anti Hiérarchie, Résistance Pédagogique, Coordination Nationale Ecole en Danger )

Enfin les méthodes de répression et la logique politique à l’œuvre ne sont pas l’apanage du seul secteur éducatif. La justice, la poste, la santé, l’agriculture – pour ne citer qu’eux – subissent aussi la même logique d’évolution marchande et les travailleurs s’y opposant payent eux aussi le prix fort.

Dans l’Education Nationale ou ailleurs nous poursuivrons notre opposition à la perte de l’humain au profit du seul mercantilisme.

Christine Jousset, Erwan Redon,
avocate – Sophie Sémeriva – Barreau de Marseille
contacts: 0632709189
Avocate : 0664859874
http://education-resistance-autoritarisme.org/

Communiqué intersyndical des organisations CGT-CFDT-CFTC-FO-SNICS FSU-SUD Santé-UNSA

Concernant la santé

Dans une période où les ordres professionnels sont plus que jamais remis en cause tant par les personnels que par le monde politique, l’intersyndicale poursuit la mobilisation contre ces structures.

Dans les établissements, les directions multiplient les courriers adressés aux infirmier(e)s pour les obliger de s’inscrire au tableau de l’ordre. Selon eux, elles ou ils seraient en position d’exercice illégal ! Quant aux DDASS, certaines refusent illégalement aux professionnels leur inscription au répertoire ADELI, voire leur extorque la cotisation à l’ordre infirmier.

L’intersyndicale dénonce ces procédés infondés d’autant que les professionnels ne sont pas tenus de s’inscrire eux-mêmes. L’article 63 de la loi HPST précise en effet que l’inscription est automatique. Tant
que les décrets d’application précisant les modalités de cette inscription n’ont pas été publiés, les directions ne peuvent transmettre la moindre donnée aux conseils de l’ordre et ne peuvent donc pas exiger de leurs infirmièr(e)s qu’elles (ils) soient inscrit(e)s au tableau de l’ordre !

De leur côté, les représentants parlementaires se font l’écho des revendications des professionnels en proposant des lois pour exempter les infirmiers salariés de l’obligation d’adhésion à l’ordre ! Les cinq
députés UMP à l’initiative de ces propositions ont depuis été rejoints par plus de vingt autres. Enfin, au Sénat le groupe communiste et républicain propose la suppression de toutes les structures ordinales.

*L’intersyndicale décide :*
‐ D’adresser une lettre ouverte à la Ministre de la santé pour exercer un rappel à l’ordre aux directions
d’établissement

‐ D’adresser un courrier aux Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat pour être reçu avant que les projets de loi ne soient présentés au débat

‐ D’adresser un courrier aux présidents de la commission des affaires sanitaires et sociales de l’assemblée et du sénat pour être auditionnés sur ce dossier

‐ D’adresser aux salariés un courrier intersyndical en réponse aux courriers d’intimidation que certains d’entre eux reçoivent d’entreprises de recouvrement qui viennent leur réclamer la cotisation!

*Les professionnels n’ont pas besoin d’un Ordre, mais bien :*

‐ De moyens pour remplir leurs missions dans leur quotidien professionnel
‐ D’effectifs supplémentaires pour améliorer les conditions de travail et les conditions de prise en charge des patients

‐ De revalorisation salariale qui reconnaisse leur qualification et leurs responsabilités, sans chantage à la retraite et à la reconnaissance de la pénibilité !

C’est ce que l’Intersyndicale réaffirme avec force !

Paris le 09 Avril 2010
PRESSE-FSU
Guillaume PRIOUX *
06.50.00.35.73

Agnès VERDURAND
06.62.52.95.21
presse@fsu.fr mailto:presse@fsu.fr

Communiqués de presse CFDT, CFE CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, UNSA

Pour un métier d’accompagnant du jeune handicapé, les organisations syndicales siégeant au CNCPH se mobilisent
Avril 2010

Après plusieurs mois de travail concerté dans le cadre du conseil national consultatif des personnes handicapées, les organisations syndicales constatent que l’engagement pris par les différents ministères de parvenir à une professionnalisation de la fonction d’auxiliaire de vie scolaire AVS, à la rentrée 2010, est remis en cause.

Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, UNSA membres CNCPH, n’ont toujours aucune réponse à la lettre adressée en février sur ce sujet, au secrétaire général du comité interministériel du handicap, ni à la demande d’audience au ministre de la famille et de la solidarité, sur la concrétisation du métier d’accompagnant du jeune handicapé.

La seule proposition faite, aujourd’hui, pour les fins de contrats est le recours aux services à la personne qui ne concernera qu’une partie d’entre eux. Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont toujours maintenus dans la précarité.

Pour les organisations syndicales siégeant au CNCPH qui se sont fortement impliquées dans les groupes de travail sur la professionnalisation des AVS, cette situation est inacceptable et nuit fortement à la qualité du service public :
* Pour les élèves et leurs familles, car cela entraîne des ruptures dans l’accompagnement et leur scolarité ;

* Pour les équipes enseignantes qui se retrouvent en difficulté ;

* Pour les 22 000 AVS qui voient leur contrat non renouvelé et ne peuvent pas avoir accès à une véritable formation professionnelle ni a une reconnaissance des compétences acquises pendant la période du contrat.

Trop c’est trop, les organisations syndicales estiment qu’il est urgent aujourd’hui de :

* Créer le métier d’accompagnant du jeune handicapé avec un véritable contrat de travail et une formation qualifiante ;

* Professionnaliser les auxiliaires de vie scolaire pour atteindre un niveau de qualification en adéquation avec les compétences dans le cadre de la validation des acquis de l’expérience ;

* Développer le métier d’accompagnant du jeune handicapé en concevant une formation initiale de type Bac Professionnel ;

* Créer un service de l’accompagnement capable d’assurer un cadre d’emploi pérenne afin de mettre fin au recours aux contrats précaires, aux contrats à durée déterminée et au turnover important ;

* Définir le financement de ces services qui doit être public, chaque acteur devant participer à la hauteur de leurs obligations légales dans le cadre de la prestation de compensation notifiée par la Maison Départementale du Handicap et sans disparité territoriale.

Pour passer du discours aux actes, les organisations syndicales appellent toutes les personnes concernées à agir avec elles, afin de défendre ces propositions. Elles interpellent le gouvernement pour le respect des droits des jeunes handicapés et la préparation de leur avenir.

C'est classe !

A l'affût de tout ce qui bouge, de l'école à la fac, par Véronique Soulé, journaliste à Libération
04 AVRIL 2010


"La palme de la réforme abracadabrantesque à ..."

De toutes les réformes menées à hue et à dia ces derniers temps dans l'Education, l'une bat tous les records d'abracadabrance: la masterisation, autrement dit la réforme de la formation des enseignants. Mal conçue au départ, extrêmement confuse, difficilement applicable, destabilisante pour les étudiants, inquiétante pour les élèves qui vont avoir ces jeunes profs, elle entre malgré tout en application à la rentrée 2010.

Difficile de résumer en quelques lignes une réforme que même ses concepteurs ne maîtrisent pas totalement. Le ministère de l'Education a en effet confié aux Recteurs le soin de régler les ultimes "détails" comme ils le peuvent, notamment la délicate question de l'affectation du nouveau prof sa première année d'exercice.

Pour faire simple, la masterisation rend désormais obligatoire d'avoir un master(bac plus cinq), pour devenir prof. Jusqu'ici, il suffisait d'une licence, et bien sûr de réussir les concours - celui de professeur des écoles, de prof de lycée pro, le capes, etc.

Officiellement, le but est de mieux payer les enseignants en les recrutant avec deux années d'études en plus. Officieusement, le ministre de l'Education de l'époque Xavier Darcos, qui devait encore supprimer 16 000 postes, aurait trouvé cette astuce qui lui faisait économiser de façon mécanique ... 16 000 postes. Avec la réforme en effet, une année de professeurs stagiaires, payés 1 300 euros par mois, disparaît.

Les critiques sont de deux ordres. D'abord, la faisabilité. Désormais un étudiant qui veut devenir prof devra à la fois préparer son master, son concours, faire des stages pour découvrir le métier... Une mission quasi impossible. Du coup les universitaires craignent un master dévalorisé ou des concours trop allégés. Les syndicats enseignants (comme la FSU), étudiants, les parents d'élèvesdénoncent, eux, une formation professionnelle quasi nulle.

Les autres critiques portent sur l'entrée dans le métier. Jusqu'ici, le prof qui venait de décrocher son concours, faisait une année en alternance, entre périodes dans des classes et périodes de formation pédagogique, généralement en IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres).

Aujourd'hui, il va se retrouver tout de suite face à des élèves, avec un système de "compagnonnage" - un autre prof de l'établissement va le suivre -, et deux ou trois semaines de formation en milieu d'année...

Le texte qui suit - intitulé "une petite fiction très réaliste" - imagine la rentrée de septembre avec la masterisation. Les profs qui l'ont rédigé n'ont rien inventé, mais retenu les cas de figure les plus négatifs. Cela donne une situation absurde, voire ubuesque, qui serait drôle si les élèves n'en étaient aussi les victimes.

C'est la rentrée !
A l’école élémentaire de la rue de l’Avenir, dans la classe de CE2, élèves et parents font la connaissance de l’enseignant, enfin des enseignants… Car ils seront deux dans la classe, jusqu’aux vacances de la Toussaint.
Le premier vient d’être reçu au concours de recrutement des professeurs des écoles, on l’appelle P.E.S. (Professeur des Ecoles Stagiaire). Il n’a pas eu de formation professionnelle, hormis 4 semaines d’observation dans deux classes l’année dernière. Pas de chance, ce n’était pas en CE2, mais bon.
Le deuxième, qu’on appelle T1 (Titulaire 1ère année), sort d’un an de formation professionnelle à l’IUFM, il a eu la chance d’être reçu au concours en 2009 : il fait partie de la dernière promotion d’enseignants formés puisque les IUFM n’existeront plus en 2011. Il aurait dû avoir un poste à l’année dans une école pas trop difficile pour ce début de carrière, mais bon.

Le samedi suivant, réunion de classe.
Le PES explique aux parents qu’il a un tuteur dans l’école, un enseignant chevronné qui lui apporte conseils et soutien. Bien sûr c’est un peu compliqué parce que le tuteur a un CP et n’a pas fait de CE2 depuis 1997, il ne connaît pas les manuels, et le midi il fait les aides personnalisées. Mais bon, on peut discuter un peu à la récréation, s’envoyer des mails le soir. Et puis le T1 a accepté de prendre le CP du tuteur deux matinées par semaine pour qu’il vienne dans le CE2 voir comment travaille le PES. Et puis, il y a aussi un Maître Formateur qui viendra dans la classe de temps en temps.

Enfin, à partir de novembre (après la Toussaint), ce sera différent : le T1 quitte l’école pour aller faire des remplacements ailleurs. Le PES reste dans la classe de CE2…les lundis jeudis et vendredis, puisque les mardis il va parfaire sa formation à l’Université jusqu’au mois de mai.

Pour les mardis, un remplaçant de la Brigade (de remplacement) arrive. Jusqu’au mois de mai, il remplacera quatre PES dans quatre écoles différentes : une petite section le lundi, un CE2 le mardi, un CM1 le jeudi et une grande section le vendredi. Ca fait une centaine d’élèves, il ne connaîtra peut-être pas tous les prénoms à Noël, mais bon.

Le PES et le remplaçant ne se rencontreront jamais puisqu’ils ne sont pas là les mêmes jours, mais bon, quelques mails pour les urgences, ça permet de créer du lien !

Comme la formation professionnelle, c’est vraiment primordial, le PES aura aussi un stage d’une semaine complète au deuxième trimestre. Pas d’inquiétude, son remplacement est prévu…par un autre prof de la Brigade, appelons-le le remplaçant n°2.

Quand mai arrivera, le PES aura terminé sa formation et sera à plein temps dans sa classe de CE2. Il sera évalué (il ne sait pas encore par qui ni comment) et titularisé (si tout va bien) à la rentrée suivante.

Les parents osent quelques questions sur l’emploi du temps, le programme scolaire, les projets pédagogiques, le livret d’évaluation. Le PES est embarrassé car il a été nommé la veille de la rentrée, il a juste eu le temps de lire les Programmes Officiels, participer à deux réunions le mercredi avec l’inspecteur sur le thème «Déontologie du fonctionnaire», aménager sa classe, s’initier au maniement du Baby-haller pour son élève asthmatique, repérer l’itinéraire pour les séances de piscine qui commencent lundi... Mais bon, il va faire son maximum, mettre les bouchées doubles. L’école est sympa, les collègues attentifs et le PES est très motivé et le T1 va l’aider.

Les parents quittent la réunion, perplexes, inquiets ou fâchés. Que penser ? Que faire ?

Vous n’avez pas tout compris ? C’est normal.
En revanche, vous avez sans doute compté: PES, T1, remplaçant n°1, remplaçant n°2… 4 enseignants différents. Une grippe ? Un congé maternité ? Il faudra faire appel à la Brigade, pour le remplaçant n°3…"

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