De l'extension sociale de la norme
à la servitude volontaire

Intervention de Roland Gori à la journée nationale de l'Appel des Appels du 22 mars 2009 :

« L’époque qui ose se dire la plus révoltée n’offre à choisir que des conformismes. La vraie passion du XXe siècle, c’est la servitude. »
Albert Camus, L’Homme révolté, p. 293.

Je voudrais aujourd’hui rapidement évoquer trois idées :

- La première : si pour moi la question de la désobéissance civile se pose moins que celle de la servitude volontaire, c’est bien parce que nous sommes aujourd’hui davantage dans une société articulée à la norme plutôt que dans une société articulée à la Loi ou du moins à une Loi fondée par un véritable système juridico-politique. Cette extension sociale de la norme requiert le consentement des sujets, leur servitude volontaire et leur intériorisation des normes.
- La deuxième idée, c’est que l’évaluation telle qu’elle se pratique aujourd’hui est une véritable dévaluation. Elle est la matrice de cette servitude volontaire qui au nom de la religion de la science, de la rationalité technique et de la logique comptable produit une soumission sociale librement consentie.
- Troisième idée : pour résister à ces dispositifs de servitude que constituent les normalisations des pratiques professionnelles et sociales, il faut toujours davantage s’engager dans une culture des métiers, de leur éthique et de leur finalité spécifique. C’est au nom de cette culture professionnelle et de la communauté qui l’incarne que nous pourrions risquer une position collective d’objecteurs de conscience face à cette politique de civilisation qu’est l’évaluation.

Laissez-les grandir ici!
Deux ans déjà!!

Pétition publiée par le Réseau Education Sans Frontières.

... Lire et signer la pétition

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